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Les émotions et les nouveaux récits au secours de la RSE

La sensibilisation et la mobilisation des parties prenantes sont primordiales pour assurer l’impact de la démarche RSE dans la durée car ce sont eux portent et la transition de votre entreprise. Comment les émotions et les nouveaux récits deviennent des vecteurs d’engagement pour accélérer les transitions ?

Quand les faits scientifiques ne suffisent pas à faire bouger les lignes

Jusqu’à présent, on a majoritairement œuvré à sensibiliser les équipes par les faits scientifiques : nos modèles de production et de consommation perturbent et mettent en péril le fonctionnement du système terre. Regardez : les faits sont là, il faut agir !

Et pourtant, l’ingénieur Jean-Marc Jancovici1 exprime lui-même aujourd’hui l’échec des scientifiques  : ils n’ont pas réussi à mobiliser, ils ont échoué à mobiliser suffisamment le collectif pour changer nos comportements en profondeur. Il faut l’admettre, les rapports scientifiques publiés régulièrement par le GIEC et l’IPBES pour alerter sur l’accélération du dérèglement climatique et la détérioration de la biodiversité ne font pas rêver. Ces informations sont assez dictatoriales en ce sens qu’on ne peut pas les réfuter. Elles ne laissent peu ou pas de place à l’espoir. Elles sont rationnelles, point final. Alors on tente de nier les faits, on temporise ou à l’inverse, on développe une éco-anxiété.

Emouvoir pour faire agir

Or, ce sont les émotions qui font bouger. L’origine étymologique de émotion est movere : mettre en mouvement. Bref, ce qui m’émeut me fait bouger.

Pour engager le collectif à aller plus loin dans la démarche RSE, il faut susciter de l’émotion, et cela passe notamment par penser ensemble de nouveaux imaginaires que l’on souhaite voir advenir.

Ecrire collectivement un avenir souhaitable pour le faire advenir : le pouvoir des nouveaux récits

La Fresque des Nouveaux Récits que nous animons chez LĒRENN propose une approche ludique pour comprendre notre immobilisme. Elle révèle nos principaux verrous cognitifs, nourris par les récits dominants qui vont à l’encontre des nécessaires transitions.

Voici 3 exemples de récits dominants qui viennent bloquer la transition. Pour chacun, nous vous proposons leur pendant, source d’espoir :

  • La société matérialiste – pour exister, il faut posséder. La société matérialiste conduit à la consommation et la surconsommation. On érige la possession comme la clé du bonheur ? Plus on accumule des biens, plus on est censé être heureux ? Pourtant, on constate qu’au-delà d’un certain niveau de PIB, la courbe du bonheur d’un pays plafonne.

La plus longue étude sur le bonheur publiée par la Harvard University a prouvé que la convivialité et les relations sociales de qualité permettent de vivre plus heureux, en meilleure santé physique et plus longtemps.

Alors… Et si nous réinventions la société du lien, la convivialité, où le bonheur se construit à partir des relations et des échanges que l’on noue ?

  • L’individualisme et l’esprit de compétition : dans notre société, l’individualisme est valorisé et véhicule un esprit de compétition qui s’ancre dans nos imaginaires et nos comportements. Cet état d’esprit détériore nos rapports sociaux en générant une posture de domination et vient renforcer notre état d’esprit de prédation sur le vivant au sens large.

Alors…Et si on se souvenait que c’est la coopération qui a permis à notre espèce de survivre ? Réinjecter la valeur de coopération au centre des nouveaux imaginaires permettrait d’accélérer et de fluidifier les transitions. Souvenez-vous, seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

Les Universités de l’économie de demain parlaient en août 2023 de Co-opétition, avec en témoin une entreprise dans le textile (1083), dans l’emploi intérimaire (Randstad) et dans la grande distribution (PLV mutualisée entre annonceurs).

Lire notre article sur les UED

  • Les discours polarisant autour de la transition écologique génèrent de l’immobilisme.

Deux discours s’affrontent actuellement : les discours alarmistes et les discours autour du « business as usual ». Dans les deux cas, on se sent impuissant et divisé. Cela génère respectivement du pessimisme passif (à quoi bon, on va tous mourir, et la Chine ne fait rien, etc.) ou de l’optimisme passif (la technologie va nous sauver, ça va aller, ce n’est pas si terrible qu’on veut nous le faire croire).

Les nouveaux récits : moteur de la transition

Les nouveaux récits offrent des pistes d’action et de l’espace pour écrire un projet porteur d’espoir pour son entreprise, permettent aux collaborateurs et parties prenantes de se mettre en mouvement et de croire en leurs initiatives. Travailler sur de nouveaux imaginaires peut accélérer la transition en diffusant des normes sociales compatibles avec les limites planétaires et les planchers sociaux.

Chez LĒRENN, nous animons la Fresque des Nouveaux Récits pour vous aider à mieux comprendre les récits dominants et co-écrire un projet porteur d’espoir pour votre entreprise. Ce travail vous permet de fédérer vos collaborateurs et parties prenantes autour d’une feuille de route commune.

  1. Jean-Marc Jancovici est le président du think tank Le Shift Projet. Il est le créateur du bilan carbone alerte depuis de nombreuses années sur la problématique des émissions exponentielles de gazs à effet de serre. ↩︎
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