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Accélérer la transformation écologique des entreprises – retours de Produrable 2023

Les conférences et tables rondes proposées au salon Produrable sont riches de solutions et d’enseignements pour accélérer les transitions écologiques et sociales des entreprises. Voici les pépites relevées lors de notre visite.

Comment motiver la direction d’une entreprise pour transformer son modèle économique en intégrant les enjeux RSE ?

  • L’approche par les risques fonctionne bien auprès des équipes dirigeantes : risques climatiques, mais aussi les 8 autres limites planétaires, risques de perte d’attractivité (recrutement, fidélisation, réponse aux appels d’offre), risques financiers (taxonomie).
  • Fixer des objectifs RSE à l’année, avec une vraie démarche d’amélioration continue, pas à pas, est plus efficace qu’une vision 2030 dans lesquels on ne met pas de moyen pour la réaliser.
  • Rappeler régulièrement les enjeux RSE : sans ressources (énergétiques, matérielles, financières, RH), pas de survie de l’entreprise.
  • La démarche RSE ne doit pas être portée par un seul métier. Mieux vaut mettre en place un co-sponsor de la RSE, par exemple le secrétariat général, avec la direction RH et la direction commerciale.
  • Constituer du mécénat de compétences entre les volontaires inter-services pour faire avancer la démarcher et s’emparer des sujets du plan stratégique.
  • La CSRD aide grandement à faire bouger la direction financière et obtenir son appui, indispensable pour accélérer la transformation.
  • Faire de la décarbonation, la « licence to operate », dans toutes les actions au quotidien .

Un changement de comportement individuel prend du temps et engage plusieurs leviers : effets de répétition, engagement public (par la signature d’une charte par exemple), plusieurs seuils à passer…

Merci à ECOCO2 pour les retours de leur étude sociologique.

Pas de transformation stratégique sans transformation culturelle 

Chez LĒRENN, nous sommes totalement alignés avec cet axiome. La culture est un levier majeur pour actionner les changements nécessaires dans les entreprises, elle irrigue toute son organisation. Certaines cultures d’entreprise sont plus aptes que d’autres à faire la bascule vers des modèles plus durables. Elles cultivent un niveau de conscience plus élevé de leur environnement interne / externe, se requestionnent en permanence, osent de nouvelles coopérations, partagent davantage la valeur, se projettent sur du temps long, évaluent différemment les résultats et actions, dialoguent et impliquent plus, etc.

Les leviers sur lesquels travailler sont les suivants : croyances (qui font partie de la partie immergée de l’iceberg), symboles et rituels, systèmes, et… comportements.

Promouvoir de nouveaux imaginaires au service de la transition

Les images et les mots ont plus de pouvoir qu’on ne veut l’admettre ; ça résonne en nous forcément. Au lieu de vanter un modèle « Accumulation – Vitesse – Prix – Statut », clamons un modèle « Circulation – Temps – Valeur – Identité ». Les professionnels de la communication et des médias ont de fait un NOUVEAU rôle à jouer (nous n’en n’avons jamais douté ; ça résonne encore là !), pour passer du (soi-disant) meilleur pour soi (tous ces produits inutiles…) à un MEILLEUR SOI.

Côté médias, revenir à la fonction essentielle d’information et d’acculturation, sur des données solides vérifiées. Animer le débat aussi, de manière pacifique, en évitant les positions dogmatiques. Côté communicants, créer des images et jouer avec des mots qui donnent envie d’un autre monde, qui embarquent, avec plaisir et humour, vers du vertueux désirable. Voulez-vous continuer à dire « Protéger l’environnement » ? Chez LĒRENN nous avons une nette préférence pour « Faire partie du vivant ».

Un passage à l’échelle difficile

Le sujet des transitions écologiques, économiques et sociales est complexe ; d’autant plus si l’on souhaite conjuguer performance économique avec restauration écologique et justice sociale.

Et si nous commencions par prendre le sujet autrement ? Et si les entreprises évaluaient le coût de leur inaction, ne trouveraient-elles pas bien des sujets à traiter rapidement ?

A partir de l’analyse des bonnes pratiques des 5% meilleures entreprises certifiées par B Corp, le programme #IBMseries explore les modèles d’affaires à impact, et nous propose des clés pour rendre plus concrète et accessible cette notion d’impact, nous partager des exemples inspirants, et ainsi aider toute entreprise qui souhaite concilier impact positif et business model.

L’expérience, la meilleure réponse à la défiance vis à vis de la RSE

Moins d’un français sur trois fait confiance aux engagements des entreprises1. Or la confiance est une clé essentielle pour engager l’organisation et les collaborateurs et réinventer les modèles d’affaires vers des impacts positifs sur l’environnemental et le social-sociétal. Ça ne se décrète pas, il faut rendre visible, lisible et concret ; créer des indicateurs simples, démonstratifs et transparents ; passer du test au déploiement à grande échelle ; créer des actions co-gagnantes avec ses parties prenantes ; intégrer et valoriser la diversité ; oser la radicalité ; et savoir transcender vers quelque chose de plus grand.

Le facteur humain au cœur du réacteur des transitions !

C’est tellement évident. Oui, pour nous en fait, qui avons pris conscience, sommes convaincus, engagés à 100%, documentés, etc. Mais nous sommes dans « l’entre-nous » justement, il reste toutes celles et ceux qui restent à embarquer, et ils sont nombreux. Ils font la société, ils font l’entreprise tous les jours. Il faut créer les conditions de la mise en confiance de chacun, révéler les motivations, cesser de pointer du doigt et de culpabiliser, travailler sur les éléments d’ADN positif du facteur humain. Et commencer par accepter les émotions en entreprise, accepter qu’on va passer par la peur, la colère, la tristesse, le sentiment d’impuissance, mais aussi par la curiosité, l’appétence, la joie, le plaisir, l’accomplissement… Rappelons nous que la racine du mot émotion = movere = mettre en mouvement. Et que la majorité de nos décisions sont prises par… les émotions.

La décroissance planifiée, comme solution de transition

Un coup de coeur à nouveau pour Timothée Parrique et Julien Devaureix sur le sujet de la décroissance planifiée 🙏, comme solution de transition pour enfin repasser dans l’espace sûr et juste des limites planétaires, comme le recommande l’économie du donut développée par Kate Raworth.
Faut-il encore le rappeler, l’expliquer, le prouver : la « croissance verte » est un mensonge. On ne peut pas avoir de croissance infinie sur la base de ressources finies (merci au couple Meadows de l’avoir prouvé dès 1972).
On ne peut pas découpler la croissance économique et son accélération des effets négatifs avérés sur l’environnement et l’être humain.

Donc… Pour ne pas se prendre le mur et planifier la transition, Timothée recommande de mettre en place au sein des entreprises dès maintenant :

  • Un groupe de réflexion pour travailler à comment éviter, changer (substituer), et améliorer les pratiques, comme le recommande le GIEC.
  • Un comité de décroissance chargé de faire des travaux de prospective et d’écrire des scenarii de l’entreprise « en mode dégradé », afin de travailler sa résilience et préparer sa capacité à faire face aux contraintes fortes (stress hydrique, réchauffement, augmentation du cout de l’énergie…) qui vont devenir son quotidien.

Car nous ne vivons pas une crise, mais un nouvel état avec lequel nous allons devoir opérer.

Biodiversité et climat : deux paramètres à traiter de manière indissociable

Le cadre réglementaire autour de la préservation de la biodiversité s’enrichit fort heureusement; en parallèle du travail et des rapports de plus en plus rapprochés produits par l’IPBES2.

Le hic : un « bilan biodiversité » est complexe à réaliser car il croise de multiples paramètres et dépend de l’environnement d’intervention de l’entreprise. Il est nécessaire de croiser plusieurs outils pour évaluer l’impact de l’activité d’une entreprise sur la biodiversité.

Comme l’a très bien rappelé EcoAct, la biodiversité est un enjeux crucial, avec 80% des emplois en France directement ou indirectement dépendant de la biodiversité3.

Cas d’entreprises dans l’immobilier et l’agroalimentaire

Les exigences européennes en matière de CSRD demandent un reporting précis avec des remontées terrain fiables. Chez Bouygues Immobilier, la gestion de la big data a nécessité la création d’un comité opérationnel technique. CERTIVEA a aidé à décrypter la réglementation CSRD et la vulgariser en la rapprochant de textes et certifications existantes (HQE notamment) pour faciliter la compréhension par les acteurs de l’immobilier. 

Autre enjeu de la transition : la maîtrise de la traçabilité des acteurs de sa chaine de valeur.

Dans l’agroalimentaire, la technologie s’avère un allié précieux : Ferrero explique comment il réussit depuis récemment à géolocalisé l’origine du cacao, de l’huile de palme et des noisettes jusqu’à la parcelle de l’agriculteur, grâce à la solution développée par Sourcemap.

  1. Baromètre conso responsable  2022 Greenflex – ADEME ↩︎
  2. IPBES : Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services ↩︎
  3. Source : https://biodiversite.gouv.fr/les-5-pressions-responsables-de-leffondrement-de-la-biodiversite ↩︎
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